Terre aniMée
Tes mains s'aventurent sur mon effarouchement tiède. Je capte les trois temps de ta respiration créative : inspiration, excitation, sublimation. Même le trèfle tremble d'entendre ton credo artistotélicien. Caro dédramatise : " Y a pas de mal à être émotive. Moi aussi j'aimerais bien rencontrer un homme à la bibliothèque." Emerveillée, je l'écoute inventer le langage simple de la féminité. " J'ai besoin de séduire. Coingere, c'est le fait d'aller ensemble." Ses mains se collent. Jusqu'au seuil de l'extase, sa gêne se dérobe. " Et ma première fois..." Le portique du métro ne l'interrompt pas. Je songe à cette parole sensible qu'on teste dans l'obscurité : " ... la profondité ". Le mot nous fait sourire, comme par diversion. Puis il nous amuse, il nous adopte, il nous néologise. Il est encore là pour nous, teinté d'aurore, à l'arrêt de bus, accru de notre pure intimité. {deltΔ}
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